Henri Étienne Dayssol est d’origine méridionale et fut un militant de la première heure du renouveau de la langue occitane. Il vit en Corse depuis 1982 et c’est à sa manière qu’il anime la vie culturelle de l’Île. C’est un adepte de la scène qui met ses textes à l’épreuve du partage oral. Il postule que l’intime est le domaine de la seule communication capable de faire vibrer les âmes à l’unisson. Son écriture, il la veut accessible, moderne et enracinée. Il use des mots les plus simples « parce qu’ils nous tiennent chaud » aime-t-il à dire. Auteur de plusieurs ouvrages : Voxpoésie, éditions Colonna ; Au labyrinthe des miroirs, éditions Musa ; éditions A Fior di Carta. Il a également participé à de nombreuses créations collectives.
Vous qui me suffisez
Ce qui me plaît vous l’êtes et tout me le redit : le rêve vent-debout qui voyage au long cours : les statues animées de longues nostalgies : la fleur intransigeante au bord de l’autoroute : le figuier qui racine au mur de la prison : les couleurs du jouet illuminant la boue : la maison chaleureuse au milieu des buildings : la fenêtre allumée à trois heures du mat : le lit de l’amour fou et du repos complet : les objets familiers qui signent la présence : la chanson qui redonne un peu de cœur au ventre : le bon temps reconduit à revoir ses flash-back : l’écho de vos paroles au vieux parc solitaire : les yeux qui ensoleillent les matins monotones : le sourire qui dit tu vois je suis complice : et tant et plus encore et plus que je ne peux : et qui ne veut finir alors les mots me manquent : et c’est bien moins que vous ce que je peux écrire : tant pis je m’en détourne et à vous je reviens : vous qui me suffisez qui comblez mes désirs.