Angélique Léger est âgée de 51 ans et exerce la profession d’institutrice dans le secteur rural. Passionnée de sport, de nature et de musique, elle exerce aussi sa créativité dans le domaine littéraire réalisant ainsi ce qu’elle nomme : « une quadrature du cercle ».

Corps mûr

Corps mûr,
Vers mort sûre
Par morsure de poésie,
Femme gorgée de désirs…
Démon de midi,
Automne de ma vie,
Fin de mon sensuel
Plaisant appel
De belle !
Avant de basculer vers d’autres plaisirs, plus sages et moins charnels,
Plus pudiques, platoniques,
Moins érotiques, de femme pas encore vieille…
Mais toujours belle !
Pour un court avenir,
Encore un peu,
Retarder la fin,
Retarder l’appel,
Retenir la pelle
A creuser mon lit de sommeil éternel.
Aimer, être aimée, femme pour homme,
Homme en elle, se donner et s’adonner…
Au train de nuit en poésie
Les étoiles m’éclairent !
D’un voile, je transfère
Tout ce qui m’enrêve, m’enivre, m’envoûte et me génère
Au monde des trouvères
J’ai trouvé de quoi vivre…
Un monde rêvé
Si je te fais lyre…
Si je me fée lire
C’est comme t’élire…
Je franchis mon délire,
J’en ai le trac,
A ne pouvoir te dire, tout à trac :
Ta damnation, qu’en faire ?
Mon enfer ou ma Nation !
Je te ferre !

Je dédie ce poème (et chanson) à toutes les femmes qui ont tant donné, tant œuvré, tant protégé, travaillé et aidé toute leur vie de femme, mère, salariée, ou patronne, sans jamais penser à elles, toujours au service des autres, à bosser comme des damnées. Un jour, elles se réveillent de cette course de vitesse et de labeur, pour réaliser que les enfants ont grandi, sont partis, que le mari ne la voit même plus, à la rigueur comme un meuble pas commode. Elles ont 50 ans, et sentent soudain le sablier crisser en donneur d’alerte que la plus grosse moitié est déjà faite… Ta vie… C’est maintenant ou jamais. Ta vie… juste enfin ne plus poser qu’une seule fesse sur un strapontin, t’assoir sur le fauteuil, sans t’excuser, et désormais, t’écouter, et penser un peu aussi à toi. Et si tu dois faire des erreurs encore, qu’au moins, elles soient de ton choix. Pas des autres. Carpe Diem! Tu ne dois plus rien à personne, ce sont les autres qui te doivent. Alors vis!