Etienne Perfetti est cadre supérieur dans la fonction publique territoriale et l’un des piliers du groupe musical Diana di l’Alba. Ce texte est l’un des rares poèmes érotiques composé en Corse (métaphore de la femme-montagne). Il fait partie du répertoire du groupe et est présent sur l’un de ses CD.

Venere

Di tè vogliu furza
le piu screte porte
Entre per discita
le piu ercane forze
Dammi la manu
per li to verdi chiassi
Cun furia e cun fragassi
per dissitami a la to fonte
E anigami in li to alpali fond
per li to spinzi tondi
Sazzi d’amore è di piacè.

Di tè vogliu franca
Le piu folte vaghjine
E crosciu attipa
Li to monti è marine
Dammi la manu
Per la to selva oscura
In brama di primura
Per gode l’inganu piacè
Dammi la manu
Scatena li furori
Muscanti à a l’albori
Dissaziami infin di tè

Di te vogliu munda
lu fiore veranile
E po dopu inacqua
stu giardinu suttile
Dammi la manu
in lu solcu tracciatu
Di granu suminatu
Femmu tribierre nantu a l’aghja
Dammi la manu
In la vigna impampanita
Aperta è fiurida
Di lu to esse fammi rè

Di tè vogliu discioglie
L’ardente capillera
E tanti lacci fa
Per dumma la mio fera
Dami la manu
Per lu foscu rinale
Di Vennere u pughjale
Frantu è colmu di piacè
Dammi la manu
Dopu sti dolci affanni
Dami li to vint’anni Ste belle stonde inseme à tè.

Venere

De toi je veux forcer les plus secrètes alcôves
Entrer pour déchainer les insatiables fauves
Donne moi la main de par tes verts sentiers
Avec folie et fureur pour me désaltérer à ta source
Et me noyer dans tes abysses profonds
De par tes sommets acérés repus d’amour et de plaisirs.

De toi je veux franchir les plus touffues ravines
Et ruisselant gravir tes monts et marines
Donne moi la main par ta forêt obscure
En manque de sensualité
Pour jouir du magique et troublant plaisir
Donne moi la main déchaine tes fureurs
Odorantes et à l’aube combles moi enfin de ton corps

De toi je veux effeuiller la fleur printanière
Et ensuite noyer ton subtil jardin
Donne moi la main dans le sillon tracé
De blé ensemencé faisons tant de moissons sur l’aire.
Donne-moi ta main dans la vigne bourgeonnante
Ouverte et toute fleurie de ton être fais-moi Roi.

De toi je veux dénouer l’ardente chevelure
Et en faire tant de lacets pour entraver ma bête fauve
Donne moi la main de par ton obscure et mystérieuse faille
Du mont de vénus broyé et repu de volupté
Donne moi la main après ces doux tourments
Donne moi tes vingt ans et à jamais toujours fusionner…