Patrick Nicolaï, né en 1979, a commencé à écrire au lycée, il se définit comme « un adolescent en quête d’un ailleurs ».
Aujourd’hui, il se veut un poète du « réalisme magique ». Il conte, à travers sa poésie, le fantastique qui se trouve au sein de notre réalité, le monde magique qui se cache, de prime abord, puis se dévoile quand nous l’observons. Ses poèmes sont composés à la manière d’œuvres picturales : on y retrouve certaines analogies entre la nature et le monde des hommes. Saisir l’insaisissable est l’essence même de son art qui tente d’exprimer la permanence du beau à travers les civilisations qui passent, le temps qui s’écoule.
Sarah
J’étais tout jeune ;
Tu étais le soleil.
Je voyageais
Dans ton immensité.
Comme un bourgeon
Découvrant l’espérance,
Je m’allongeais
Rencontrant la beauté.
L’imaginaire
Et l’espoir, arrosaient
Ce fruit soudain
Qui pendait à mon arbre.
Mon univers
C’était tes beaux yeux verts,
Tes yeux ouverts,
Diamants vertigineux.
J’étais ardent,
Je contemplais Méduse :
L’enfant mourrait
Et devenait un homme.
Tes soupirants
Valsaient comme les algues ;
Leur âme en cendres
Tombait de tes cheveux.
J’étais sans âge
Et sans corps devant toi.
Ta voix chantait.
Je t’aimais, insensé…
Quand tu partis
J’ai pleuré tout un lac
Qui devint vase
Et j’allais m’y noyer…
Les mois passaient ;
Il y avait ton visage
Sur les rivages
De ta froide Angleterre.
Je me croyais
Dur, comme ses hivers…
Le temps passa,
L’horloge retourna…
Parfois la nuit
Apparaît ton fantôme,
Je me réchauffe
Avec son souvenir.