Fiora Guerrini. Sa passion pour l’écriture est née dans son petit hameau d’Erbaghju situé près de la source d’Orezza, où elle a passé son enfance. Initialement inspirée par la nature et son environnement immédiat elle est devenue un exutoire indispensable lorsqu’elle s’est retrouvé la seule élève de la classe unique de la petite école du village en CM2. L’écriture fut alors sa seule source d’évasion.
Elle mit sa plume au service de l’Association Cantu in Fiure en composant des chansons. En 2009, Jean-Pierre Graziani, responsable des éditions Cismonte è Pumonti l’a convaincue de participer au concours du Prix d’Orezza de littérature corse, insistant sur le fait que l’heure de sortir de la réserve était arrivée
Ainsi, en 2012 en participant au prix Paul Zarzelli, elle obtient le premier prix de prose, puis celui de poésie en 2014.
Grâce aux personnes telles que JP Graziani, Rinatu Coti et Marcellu Jureczec, qui ont été sensibles à ses écrits, elle publie Amor Sgranatu. aux éditions Cismonte è Pumonti et prépare un second recueil qui fera la part belle à la prose et à la poésie.
À colpi di tè
Sentu u to soffiu imbalsamatu
Chì mi scunvoglie l’anima
Versu u fascinu di u to collu
Adasgiu adasgiu mi trascina
Sfioru allora u to visu
A so grazia quantu a benedicu !
Issu sognu mi dà frebba
È mi scunsola matina è sera
Provu à scurdà mi di u to corpu
Pè ùn avè ne penseru stortu
Ma tandu mi perdu in a to capillera
Chì m’avvoglie cum’e lellera
A mio brama face angogne
A cunfessu senza vergogne
Daretu à qualsiasi sguardu
S’ascondenu i to laghi verdi
Ch’eu miru senza tregua
Perchè in fine tu mi veca
Eccu chì m’avicinu di u to nidu di seta
Si svenenu tandu i mio sensi
Scossi da piacè intensi
Quandu di a bestia ne sò a preda
U to corpu ghjè u mio rifugiu
Bench’essendu un abissu di dulore
Tutti issi sogni mi tarlanu u core
Senza tè accantu ,mi tocca à more
A mio brama face angogne
A cunfessu senza vergogne
Soif de toi
L’élixir de ton souffle
Bouleverse mon âme
Et me conduit adagio
Vers le charme de ton cou
J’effleure alors ton visage
Dont je bénis la grâce
Ce songe me rend fébrile
Il m’afflige jour et nuit
Je tente d’oublier ton corps
Afin d’esquiver toute pensée perverse
Tandis que ta chevelure
M ´emprisonne comme le lierre
Ce vif désir inassouvi m’habite
Sans honte , je le dis
Chaque regard reflète
Le vert de tes yeux
Que j’admire sans répit
Pour qu’ils m’aperçoivent enfin
Quand je m’approche de ton doux nid de soie
Mes sens attisés par les désirs intenses chavirent
Quand de la bête
Je deviens la proie
Ton corps qui se veut mon refuge
Est une abîme de douleurs
Tous ces songes me taraudent le cœur
Je ne saurais survivre sans t’avoir à mes côtés
Ce vif désir inassouvi m’habite
Sans honte , je le dis