Sophie Marruchi, M’imbriagu

Prix de la poésie 2021 langue corse, Publications

Sophie Marruchi est originaire du Cap corse. Passionnée par la langue et la culture de son île, elle en a fait son métier, en devenant professeur des écoles bilingues.
L’une de ses nombreuses passions est l’art graphique et tout particulièrement le dessin humoristique. Elle collabore à ce titre à plusieurs publications dont A Piazzetta et alimente régulièrement son espace virtuel : U bloggu di a Boemiana.
Elle a écrit de nombreux textes depuis son plus jeune âge, un certain nombre de chansons, des nouvelles et des articles. Son écriture se veut simple et accessible tout en abordant des thèmes aussi variés que l’amitié, les illusions, la sensualité, l’humour taquin et…l’amour de la terre.
Pudique, elle a aussi publié sous différents noms d’emprunt, afin dit-elle, de solliciter la critique ou les conseils sans se dévoiler.
Très présente sur le net, Sophie Marruchi (alias Anna Lena) a publié quelques articles dans plusieurs revues mais n’a encore confié ses textes à aucun éditeur.

M’imbriagu

U muscu di a so pella
porta a mo briachina
u so torsu di mele
M’annivra ogni matina
M’imbriagu di ventre, di soffiu, d’armunia
M’invinu di a so dolce frenesia

A so manu ardente
pizzica la mo pelle
è li murmughji lenti
Prununzianu ghjuielle
M’imbriacu di soni, di soffiu, d’armunia
M’invinu di a so dolce frenesia

Stuzzicosu u so labbru
chì ogni cantu tocca
è si scioglie u marbru
Di pettu à a so bocca
M’imbriacu di basgi, di morsi è d’armunia
M’invinu di a so dolce frenesia

A strinta di a so vite
tra le so anche fuste
u so collu hè a e mo dite
Quandu mi stringhe bruscu
M’imbriacu di strinte, di slacci è di tuntia
M’invinu di a so dolce frenesia

À ritimu addulcitu
quandu u corpu hè serenu
ammintendu un stridu
Mancu più ci cappiemu
M’imbriacu di calore, d’allisci è d’armunia
M’invinu di a so dolce cumpagnia.

Je m’enivre  

Le bouquet de sa peau
porte mon ivresse
son torse de miel
M’enivre chaque matin
Je me grise de ventre, de souffle, d’harmonie
Je m’enivre du de sa douce frénésie

Sa main ardente
picote ma peau
Et les murmures lents
Prononcent des mots précieux
Je m’enivre de sons, de souffle, d’harmonie
Je m’enivre du doux vin de sa frénésie

Taquine est sa lèvre
Qui touche chaque recoin
Et le marbre fond
Au-devant de sa bouche
Je m’enivre de baisers, de morsures et d’harmonie
Je m’enivre du doux vin de sa frénésie

Le serrement de sa taille
entre ses hanches robustes
Son cou est à mes doigts
Quand il me serre, brusque
Je m’enivre d’étreintes, de détentes et de folies
Je m’enivre du doux vin de sa frénésie

À rythme adouci
Quand est apaisé le corps
En se remémorant un cri
Nous ne nous desserrons plus
Je m’enivre de chaleur, de caresses et d’harmonie
Je m’enivre du doux vin de sa présence.